Interview de Jacques Tiberi, auteur de Qu'est-ce que la low-tech ?

Dans Qu'est-ce que la low-tech ?, Jacques Tiberi définit la philosophie de ces technologies simples, durables et facilement réparables. Il montre que la low-tech offre des solutions concrètes pour réduire notre impact sur l'environnement, renforcer notre résilience et promouvoir une société plus équitable et solidaire.

Dandelion : Pour commencer, pouvez-vous nous expliquer votre intérêt pour la low-tech ?

Jacques Tiberi : La low-tech s'est imposée à moi comme une réponse évidente aux défis environnementaux et économiques. Elle offre des solutions concrètes pour diminuer notre dépendance aux ressources limitées et aux technologies complexes. De plus, la low-tech est souvent plus accessible économiquement, ce qui est crucial dans un contexte où les inégalités ne cessent de croître.

Pour nos lecteurs qui ne sont pas familiers avec le concept, pourriez-vous définir la low-tech ?

Jacques Tiberi : Généralement, on définit les low-tech (technos douces) comme des techniques simples, durables, et facilement réparables. Mais cette définition m'apparaît incomplète. Pour moi, la low-tech, c'est une philosophie de vie. Et c'est cette philosophie que j'ai voulu définir dans mon livre.

Votre livre décrit-il des exemples concrets de low-tech ?

Jacques Tiberi : Absolument. J’ai inclus plusieurs exemples concrets pour illustrer comment la low-tech peut être appliquée dans divers domaines. Par exemple, je parle des fours solaires, qui permettent de cuisiner sans électricité ni gaz, des systèmes de récupération d’eau de pluie, et des vélos-cargos qui remplacent les véhicules motorisés pour le transport de marchandises. J’explique aussi comment des techniques agricoles traditionnelles peuvent être redécouvertes et adaptées pour être plus respectueuses de l’environnement.

Vous parlez aussi de résilience. Comment la low-tech y contribue-t-elle ?

Jacques Tiberi : La résilience, c’est la capacité à s’adapter et à surmonter les crises. La low-tech y contribue de plusieurs manières. D’abord, les technologies simples sont souvent plus robustes et moins susceptibles de tomber en panne que les systèmes complexes. Elles nécessitent aussi moins de ressources pour fonctionner et peuvent souvent être réparées localement, sans dépendre de chaînes d'approvisionnement internationales. Ensuite, en favorisant l’autonomie, la low-tech permet aux individus et aux communautés de mieux résister aux chocs externes, qu’ils soient économiques, climatiques ou autres.

Pensez-vous que la low-tech pourrait un jour remplacer complètement la high-tech ?

Jacques Tiberi : Ce n’est pas l’objectif de la low-tech. Il ne s’agit pas de rejeter totalement la high-tech, mais plutôt de trouver un équilibre. Certaines technologies avancées sont indispensables, par exemple dans le domaine médical ou des communications. Cependant, nous devons être plus sélectifs et critiques dans notre utilisation de ces technologies. La low-tech propose une approche complémentaire qui nous invite à repenser nos priorités et à privilégier des solutions durables et humaines. C’est une invitation à la sobriété et à la créativité.

Interviewer : Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite adopter un mode de vie low-tech ?

Jacques Tiberi : Je dirais qu’il faut commencer petit à petit. Identifiez d’abord les aspects de votre vie où vous pouvez faire des changements simples mais significatifs. Par exemple, réduire votre consommation d’énergie en utilisant des appareils moins gourmands, réparer plutôt que remplacer, cultiver vos propres légumes, ou utiliser des moyens de transport doux comme le vélo. Informez-vous et rejoignez des communautés qui partagent ces valeurs. La transition vers un mode de vie low-tech est un processus graduel mais surtout collectif !

QU'EST-CE QUE LA LOW-TECH ? DE JACQUES TIBERI (EDITION DANDELION, NOV 2023)